Bouddha Shakyamuni

L’HISTOIRE DU BOUDDHA :

PHOTOS 1 096L’histoire du Bouddha  telle qu’elle est racontée mêle réalité historique et légende. Certaines personnes ont besoin de vérité rigoureuse, d’autres au contraire acceptent totalement le merveilleux qui abonde dans certains récits de la vie de Shakyamuni. Nul doute que  la légende a malgré tout un intérêt et véhicule des symboles pleins de sens, souvent supports d’enseignement. Voici donc un aperçu de la vie du Bouddha, selon les critères habituellement admis.

Le bouddha est né vers 563 avant J.-C. près du village de Lumbini au sud du Népal actuel dans la région du Téraï, située au pied de l’Himalaya. Il faisait partie de la famille Gautama, son père Suddhodana appartenait à la noblesse de la tribu des Shakya et était issu de la caste des guerriers. Sa mère Mahamaya étant décédée rapidement des suites de l’accouchement, l’enfant sera élevé par sa tante Mahapajapati, deuxième épouse de son père.

Le vieux sage Asita ayant été sollicité pour venir au chevet du nouveau-né, il voit alors le destin extraordinaire du futur bouddha. Quelques jours après la naissance, les brahmanes qui lui donnent le nom de Siddharta (celui qui atteint son but), prédisent également de grandes choses à l’enfant, soit dans le domaine de la religion, soit comme roi puissant et renommé.

Son père craignait par dessus tout qu’il fasse le choix de la religion, aussi on dit qu’il a fait en sorte que le jeune Siddharta ait une éducation de guerrier et soit préservé de la connaissance des souffrances humaines.

Malgré tout le jeune homme fait preuve de peu d’intérêt pour les choses utilitaires et montre son penchant pour la réflexion. Son père, inquiet, décide alors de le marier afin de l’impliquer davantage dans la vie mondaine. Un mariage est arrangé avec Yasodhara, une cousine qui a seize ans comme Siddharta ; ce dernier, à la demande de son futur beau père qui le trouve un peu trop rêveur, doit montrer ses qualités guerrières par le biais d’une compétition, ce dont il s’acquittera avec succès. Ensuite, le couple comme le voulait la coutume, ira s’installer chez le père du mari à Kapilavastu.

A cette époque, il y a un grand essor de la démarche consistant à rompre avec le rituel brahmanique et la vie sociale, aussi il existe de nombreux religieux itinérants renonçants qui avaient toutefois des pratiques assez variées. La famille Gautama voyant la faible attirance pour la vie mondaine et la curiosité que Siddharta éprouve pour la transcendance, tente d’y mettre un frein en le confinant dans une vie de plaisir, de luxe et d’aisance afin d’éviter qu’il renonce au monde.

Alors que Siddharta a vingt-neuf ans, survient l’événement considéré comme déterminant à savoir les quatre rencontres avec un vieillard, un malade, un convoi funèbre, et un moine mendiant errant. Confronté à l’impermanence, le prince comprend que si sa condition le met à l’abri du besoin, rien ne le protégera de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Taraudé par la question de l’origine de la souffrance et décidé à résoudre cette question, il quitte le palais, se débarrasse de ses habits luxueux et se coupe les cheveux. Son fils Rahula vient tout juste de naître.

Il suivra tout d’abord deux maîtres, Alaïa, puis Uddaka, qui attestèrent qu’il avait compris et réalisé leur enseignement. Cependant, malgré qu’ils lui proposèrent de rester, Siddharta demeurant insatisfait, choisit la vie d’itinérant et pratique alors l’ascétisme de façon extrême,   s’infligeant de très dures mortifications, éprouvant des conditions de vie très pénibles, particulièrement dans le domaine de l’alimentation. Cinq autres ascètes, fascinés par son exigence, se joignent rapidement à lui. A l’issue de six années d’austérité qui l’ont laissé totalement décharné, à l’article de la mort, considérant que les pratiques ascétiques ne lui ont pas permis d’atteindre l’éveil, il décide de reprendre une alimentation normale, et accepte un bol de riz au lait offert par la jeune Sujata. Ses cinq compagnons, le voyant faire, considèrent cela comme une erreur et le quittent.

 

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Siddharta Gautama vivait alors à proximité du village d’Uruvela (aujourd’hui Bodhgaya). Il ramassa de l’herbe fraîchement coupée pour s’en faire un coussin, s’assit les jambes croisées et le dos vertical au pied d’un ficus pippal, décidé de ne pas se lever avant d’avoir réalisé l’Eveil. A l’issue d’une nuit de méditation, alors que scintillait l’étoile du matin, il s’éveilla à la réalité telle qu’elle est, il réalisa sa véritable nature, sa condition de bouddha. Il proclama alors « Toutes les existences sensibles et non sensibles se sont éveillées avec moi. » L’herbe, les arbres, la terre ont réalisé l’état de bouddha. Il se demanda ensuite si l’enseignement concernant l’état de bouddha, difficile à connaître et difficile à comprendre, devait être gardé pour lui-même ou révélé à l’humanité. Brahma le convainquit de l’utilité de répandre son enseignement, l’assurant de la capacité des êtres humains, à actualiser eux aussi l’éveil, grâce à la doctrine.

Ainsi, en 527 avant J.-C., Bouddha Shakyamuni à l’âge de trente six ans, mit en mouvement la Roue de la Loi en prononçant son premier sermon dans le parc des gazelles, à Sarnath, près de Bénarès, choisissant de donner l’enseignement exposant les Quatre Nobles Vérités à ses anciens compagnons d’ascèse qui devinrent ainsi ses premiers disciples.

 

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Parmi les enseignements fondamentaux du Bouddha, il faut considérer aussi la Chaîne des douze anneaux de la production conditionnée, ainsi que les Trois Sceaux.

Par compassion pour les êtres humains, le Bouddha passa les quarante-cinq dernières années de sa vie à les aider à réaliser l’éveil qu’ils portent déjà en eux. Il voyagea et prêcha dans le nord-est de l’Inde et fonda la communauté des moines et nonnes : la sangha. Il enseigna et accepta comme disciples toutes les classes d’hommes et de femmes, riches ou pauvres, brahmanes ou hors castes.

Shakyamuni était un homme, il n’était ni un dieu, ni un envoyé ou inspiré de dieu. Il s’éveilla à sa propre nature par son immense détermination et enseigna à partir de son expérience. Il meurt à Kusinara dans l’état de l’actuel Uttar Pradesh à l’âge de quatre-vint ans. Avant de mourir, il dit à ses disciples : « Soyez votre propre lampe. Soyez votre propre refuge, votre propre recours. Ne cherchez pas en dehors de vous-même. »*

 » L’impermanence est la loi universelle, tout ce qui est né doit mourir. Travaillez avec diligence à votre salut. »

(Le moine zen Kigen Dogen enseignait au XIIIème siècle : « Tout être humain est la nature de Bouddha. »)

« L’impermanence est la loi universelle, tout ce qui est né doit mourir. Travaillez avec diligence à votre salut. »

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Les quatre nobles vérités

 

Le sermon de Bouddha établit comme suit  les Quatre Nobles Vérités :

1 – Dukkha : toute existence est souffrance :

Bouddha annonce aux moines :

« Moines, la naissance est dukkha, la vieillesse est dukkha, la maladie est dukkha, la mort est dukkha, l’union avec ce qu’on n’aime pas est dukkha, être séparé de ce qu’on aime est dukkha, ne pas obtenir ce qu’on désire est dukkha, en résumé les cinq agrégats d’attachement sont dukkha. » Voici, ô moines, la Noble Vérité sur la cause de dukkha. »

Cette première vérité repose sur une simple constatation : la vie est souffrance (dukkha) et cette souffrance ressentie est la conséquence de l’existence vécue comme séparée. Dukkha, est bien entendu beaucoup plus qu’une simple souffrance physique ou morale, il signifie aussi inachevé, imparfait, interrompu, impermanent.

Ce ne sont pas seulement les choses négatives qui sont dukkha, mais tout ce qui est impermanent, plaisir et déplaisir sont dukkha, jouissance et restriction sont dukkha, appropriation ou renoncement sont dukkha.

2 – La cause de dukkha est l’attachement, le désir et l’illusion:

« Voici, ô moines, la Noble Vérité sur la cause de dukkha. C’est cette « soif », qui produit la re-existence et le re-devenir, qui est liée à une avidité passionnée et qui trouve une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là, c’est-à-dire, la soif des plaisirs des sens, la soif de l’existence et du devenir, et la soif de la non-existence. »

Le moteur principal de dukkha c’est la soif de l’existence.
Il y a dukkha quand il y a manque, quand il y a volonté d’obtenir, quand il y a perte ou interruption de jouissance, quand il y a inobtention de ce qui est voulu. L’attachement concerne aussi bien le désir des sens, les éléments matériels que les idées, les idéaux, les pensées, les théories ou les croyances.

3 – Dukkha peut être supprimé quand l’attachement cesse :

« Voici, ô moines, la Noble Vérité sur la cessation de dukkha. C’est la cessation complète de cette « soif », la délaisser, y renoncer, s’en libérer, s’en détacher. »

La cessation de dukkha ne peut être obtenue que par l’identification et la compréhension des processus de causalité.
Il s’agit d’un travail de connaissance du monde, mais surtout de connaissance de soi.

4 – La voie pour cesser dukkha consiste à suivre l’Octuple Sentier :

« Voici, ô moines, la Noble Vérité sur le Sentier qui conduit à la cessation de dukkha. C’est le Noble Sentier Octuple, à savoir : la vue juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste, les moyens d’existence juste, l’effort juste, l’attention juste, la concentration juste. »

Il ne faut pas limiter l’acception de « juste » au sens d’équitable, mais au sens de précis, de mesuré et n’engendrant d’effets négatifs. Juste, c’est aussi « nécessaire et suffisant ». Juste, c’est encore « ni trop, ni trop peu » où on retrouve le juste milieu, c’est-à-dire la voie du milieu.

Pour la pensée bouddhiste, ce qui fait « l’être » ce ne sont qu’une combinaison d’énergies et de forces mentales et physiques en changement constant. Ces forces sont divisées en cinq familles dites « cinq agrégats ».

Il y a un lien entre ces cinq agrégats et la première noble vérité qui expose dukkha (la souffrance). En effet, les cinq agrégats sont les instruments mêmes de l’attachement et donc de dukkha.

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Ainsi, les Quatre Nobles Vérités enseignent qu’il existe un chemin pour s’éveiller, pour se libérer de l’illusion du moi. Du fait de l’ignorance, l’être humain se méprend dans l’interprétation des cinq skanda, ou agrégats. Considérant ces cinq agrégats transitoires (assemblage de phénomènes), il forme l’idée fausse d’un moi fixe et substantiel. Les skanda (la forme, la sensation, la perception, les formations mentales, la conscience), étant une combinaison de constituants impermanents et interdépendants, il n’y a rien dans ce mouvement qui puisse être considéré comme une entité permanente.

La vie est dukkha. Du fait que l’être humain s’identifie à un moi perçu comme entité fixe, permanente, substantielle, séparée, il est mis en difficulté face à la réalité de l’impermanence.

Etant dans l’appropriation, ce qu’il prétend posséder est sans cesse menacé, il y a aliénation et attachement au monde conditionné qui fonctionne sur le mode des opposés, du choix et du rejet. De là : dukkha, souffrance, insatisfaction …

Vision pessimiste ? C’est une vision lucide sur les conséquences du fonctionnement du moi, vision qui peut être un formidable moteur pour pratiquer et aspirer à réaliser la Voie.

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LA CHAÎNE DES DOUZE ANNEAUX DE LA PRODUCTION CONDITIONNEE

1. L’ignorance : à cause de l’ignorance de la véritable nature de l’existence, l’être humain développe :
2.  Les intentions : le karma hérité du passé provoque la renaissance, l’être humain reste pris dans le samsara.

3.  La conscience

4.  Nom et forme : nouvel individu muni des six sens.

5.  Les six domaines des sens : à partir des six organes des sens s’établit :

6. Le contact : sur la base des sensations cognitives, s’établit en l’homme :

7. Les sensations : l’homme discrimine et juge de la qualité des objets. Pris dans le choix : bon, mauvais, plaisir, déplaisir, il développe :

8. L’avidité

9. L’appropriation

L’avidité, et l’appropriation produisent le désir de continuer à exister dans ce monde.

10. Le devenir

11. La naissance

12. La vieillesse et la mort

Et le cycle se répète tant que l’homme est la proie de l’ignorance.

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LES TROIS SCEAUX

Toute chose est impermanente.

Toute chose est dépourvue d’un soi.

Rien n’existe indépendamment (interdépendance).

Réaliser les trois Sceaux permet de connaître la véritable nature de toute chose, à savoir que rien n’a d’existence fixe et que tous les phénomènes sont inséparables et s’interpénètrent.

 

 

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L’oeil du Bouddha perçoit la nature de la vie du passé, du présent et du futur.

L’oeil de la Loi est celui qui permet aux bodhisattvas de pénétrer tous les enseignements afin de sauver les êtres humains.

L’oeil de la sagesse est la possibilité de percevoir que tous les phénomènes sont sans substance.

L’oeil divin est la capacité de voir au-delà des limites physiques, obscurité, distance ou obstacle.

L’oeil de la chair est celui du commun des mortels qui distingue les couleurs et les formes.


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